Quand on choisit consciemment de lire un roman qui est entouré d'une histoire extraordinaire et qui plus est, reste, aujourd'hui, un chef d'oeuvre de la littérature américaine reconnu par le prix Pultizer, on se dit: "Il va falloir que j'aime ce livre, que je le trouve bon sinon je suis à côté de la plaque!!" Il faut d'abord savoir que l'auteur Peter Kennedy Toole s'est suicidé à 32 ans pensant qu'il était un écrivain raté et sans sa coriace de mère, il n'aurait jamais été publié.
L'histoire : C'est plutôt "inracontable", c'est l'histoire d'un mec (lol), Ignatus 30 ans, qui vit chez maman, a fait de longues études, parle comme un dictionnaire, est obèse, tache ses draps, boit des Docteur Nut, dont l'insulte favorite est mongolien (sans littéral), souffre à cause d'un anneau pylorique imaginaire et rote sans arrêt.
Imaginez un tanguy, thésard médiéviste et puceau, royaliste échoué sur un lit comme une baleine sur une plage, persuadé d'être le théoricien sauveur de l'humanité.
Cet être physiquement affreux et psychologiquement "débile" est le sujet de ce livre. Il est, à mon sens, un être pitoyable mais franchement qu'est ce qu'il peut être drôle!!!
C'est lorsque sa môman a un accident de voiture et qu'elle se voit dans l'obligation de payer les réparations, que la vie d'Ignatius va changer. En effet, l'histoire commence lorsque l'élément dramatique est annoncé par la mère de notre "héros" :
Cette nouvelle version est très belle à regarder, j'aime son format: "plus grand qu'un livre de poche, couverture solide, mais exportable partout"
Critique du fond:
Vous aurez beau détester l'histoire de Peter Kennedy Toole vous ne pourrez que vous incliner devant son style original, recherché et drôle.
On rit à chaque page dès qu'Ignatius (anti héros) s'emporte contre un agent de police "dégénéré", un noir, sa mère, une prostituée ou un "sodomite"... Ses idées, écrites dans ses fameux cahiers Big Chief, sont atroces et complètement dingues!!!Il est associal, très pusillanime et franchement il nous semble tout à fait bienvenu que cet extra-terrestre ne finisse pas dans un asile mais continue son voyage pour torturer d'autres pauvres humains!! Le fond du livre est de nous montrer à travers un dément hypocondriaque qui refuse la société consumériste, qu'il n'est pas possible d'échapper à l'American Way of life. Car, ce géant "vert" consomme malgrè lui... Dans ses rencontres comme dans ses différentes activités (vendeur de Hot Dog, travail de bureau chez Pantalon Levy, théoricien boècien, politicien avorté ou complice de trafic de revues porno...) il est méprisable, terriblement monstrueux : exemples choisis : (voir phrase du jour sur le blog)
Portrait des ados : "Acné, banane, chaussures pointues, l'équipement standard d'un adolescent"
Et puis, les personnes rencontrées par Ignatius au cours de son parcours initiatique dans la vraie vie sont extras! Tous sont passé au vitriol. Chaque personnage est approfondi, pittoresque et loufoque : le policier déguisé à la recherche d'un criminel, la maquerelle qui tient un bar miteux, le noir exploité et revanchard, la blonde idiote, la femme riche, blasée et autoritaire, une paire de vieilles plus folles les unes que les autres...
D'ailleurs : la maquerelle à la blonde idiote :
"T'as l'air d'un tapin avec ta robe orange. Et qu'est-ce que c'est que tous ces bruits que tu fais comme une traînée? On dirait une nympho ivre morte qui tourne de l'oeil au fond d'un cul de sac"
De plus, il arrive sans peine à nous emmener dans les quartiers populaires de La nouvelle Orléans, la traduction m'a permis d'approcher ce langage si particulier qui doit être un "patois" local :
ex : Ils vont jouer au "bouligne" (bowling), la "matouse" d'Ignatius souffre "d'arthurite", Ignatius lance des bombes "nucleyère", Mancuso( le policier mongolien) porte des fringues de "lusque", Le petit copain de la maman d'ignatius déteste les "communisses, Ignatius n'est pas fan des "bloudgines", un des noirs a un "barbocul"...
Imaginez un tanguy, thésard médiéviste et puceau, royaliste échoué sur un lit comme une baleine sur une plage, persuadé d'être le théoricien sauveur de l'humanité.
Cet être physiquement affreux et psychologiquement "débile" est le sujet de ce livre. Il est, à mon sens, un être pitoyable mais franchement qu'est ce qu'il peut être drôle!!!
C'est lorsque sa môman a un accident de voiture et qu'elle se voit dans l'obligation de payer les réparations, que la vie d'Ignatius va changer. En effet, l'histoire commence lorsque l'élément dramatique est annoncé par la mère de notre "héros" :
"Ma décision est prise. Tu vas aller chercher un travail"
Critique de la forme:et Ignatius de dire (non sans bon sens d'ailleurs) ""Je doute très sérieusement que quiconque veuille m'embaucher"
Cette nouvelle version est très belle à regarder, j'aime son format: "plus grand qu'un livre de poche, couverture solide, mais exportable partout"
Critique du fond:
Vous aurez beau détester l'histoire de Peter Kennedy Toole vous ne pourrez que vous incliner devant son style original, recherché et drôle.
On rit à chaque page dès qu'Ignatius (anti héros) s'emporte contre un agent de police "dégénéré", un noir, sa mère, une prostituée ou un "sodomite"... Ses idées, écrites dans ses fameux cahiers Big Chief, sont atroces et complètement dingues!!!Il est associal, très pusillanime et franchement il nous semble tout à fait bienvenu que cet extra-terrestre ne finisse pas dans un asile mais continue son voyage pour torturer d'autres pauvres humains!! Le fond du livre est de nous montrer à travers un dément hypocondriaque qui refuse la société consumériste, qu'il n'est pas possible d'échapper à l'American Way of life. Car, ce géant "vert" consomme malgrè lui... Dans ses rencontres comme dans ses différentes activités (vendeur de Hot Dog, travail de bureau chez Pantalon Levy, théoricien boècien, politicien avorté ou complice de trafic de revues porno...) il est méprisable, terriblement monstrueux : exemples choisis : (voir phrase du jour sur le blog)
"J'admire (...) la terreur que les Noirs sont capables d'instiller dans le cœur de certains membres du prolétariat blanc et je voudrais de toute mon âme disposer d'une capacité semblable. Le Noir terrifie simplement en étant soi même, alors que je suis contraint de recourir à un certain nombre de manœuvres d'intimidation pour atteindre le même résultat. Peut-être aurait-il fallu que je fusse noir. M'est avis que j'aurai fait un Noir de dimensions considérables et tout à fait terrifiant, pressant continuellement mes vastes cuisses contre les maigres cuisses ridées des vieilles Blanches dans les transports publics afin de leur tirer plus d'un glapissement de panique."
A Miss Trixie, une vieille fille à moitié Alzheimer : "Allez donc faire pendouiller vos appas fanés au dessus des toilettes"Portrait des ados : "Acné, banane, chaussures pointues, l'équipement standard d'un adolescent"
Et puis, les personnes rencontrées par Ignatius au cours de son parcours initiatique dans la vraie vie sont extras! Tous sont passé au vitriol. Chaque personnage est approfondi, pittoresque et loufoque : le policier déguisé à la recherche d'un criminel, la maquerelle qui tient un bar miteux, le noir exploité et revanchard, la blonde idiote, la femme riche, blasée et autoritaire, une paire de vieilles plus folles les unes que les autres...
D'ailleurs : la maquerelle à la blonde idiote :
"T'as l'air d'un tapin avec ta robe orange. Et qu'est-ce que c'est que tous ces bruits que tu fais comme une traînée? On dirait une nympho ivre morte qui tourne de l'oeil au fond d'un cul de sac"
De plus, il arrive sans peine à nous emmener dans les quartiers populaires de La nouvelle Orléans, la traduction m'a permis d'approcher ce langage si particulier qui doit être un "patois" local :
ex : Ils vont jouer au "bouligne" (bowling), la "matouse" d'Ignatius souffre "d'arthurite", Ignatius lance des bombes "nucleyère", Mancuso( le policier mongolien) porte des fringues de "lusque", Le petit copain de la maman d'ignatius déteste les "communisses, Ignatius n'est pas fan des "bloudgines", un des noirs a un "barbocul"...
Conclusion : Eh bien, il faut s'accrocher pour lire cette conjuration des Imbéciles parce qu'il s'agit là de l'histoire d'un imbécile. Le vocabulaire est riche, certains dialogues nécessitent une relecture tant le traducteur s'est efforcé de nous faire partager l'accent de la Nouvelle Orléans. Moi j'ai pris le temps de déguster ce livre et de lire attentivement les répliques afin de me gausser le plus possible. A consommer sans modération!!
Enfin un livre dont on ne se dit pas : "Moi aussi, j'aurais pu écrire ça!" Alors, c'est ça un chef d'oeuvre??
5 commentaires:
Chef-d'oeuvre ("reconu"), ça ne rime pas forcément avec coup de coeur, pour moi.
A priori, je n'aurais pas aimé ce livre s'il m'était tombé entre les mains.
Alors, merci d'avoir enrichi ma culture générale, Enila.
De rien, de rien....
Ben, là , je ne sais pas trop si j'aurai l'envie de lire l'histoire de ce mec.Il est vachement répugnant;Beurk!j'accrocherais peut etre au coté anti héros ...
C'est effectivement un drôle de livre. Une fois lu, il te reste surtout l'impression d'avoir parcouru un style plus qu'une histoire..
Paz :Je suis à 100% d'accord avec toi. Cela ne pouvait pas être mieux dit!!
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